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Cinq choses à savoir sur les allergies oculaires

Publié le 10 février 2021
Lecture de 15 minutes
  • BEAUCOUP de gens souffrent d’allergies.
  • La saison des allergies est LONGUE.
  • Les démangeaisons oculaires sont TRÈS incommodantes.
  • Les patients NE sont PAS satisfaits des solutions.

L’ampleur du problème

Il est fort probable qu’entre le tier et la moitié des patients que vous voyez dans votre clinique souffrent de rhinite allergique ou du rhume des foins1. Dans le cadre d’une enquête téléphonique, parmi les 3 671 répondants des 30 000 Canadiens et Canadiennes ayant participé à l’enquête, 44 % d’entre eux souffraient de symptômes nasaux non liés au rhume, 20 % avaient reçu un diagnostic de rhinite allergique d’un médecin tandis que 27 % avaient utilisé des médicaments sur ordonnance ou en vente libre pour traiter leurs symptômes, ou avaient reçu un diagnostic de rhinite allergique et terminé de répondre au questionnaire de l’enquête2.

Et, ce qui est plus important encore pour les professionnels de la vue est qu’environ 50 % à plus de 90 % des patients peuvent aussi présenter des symptômes de conjonctivite allergique3–5. La prévalence des allergies n’a pas cessé d’augmenter au cours des dernières décennies. Les données provenant d’une très vaste étude américaine en cours intitulée NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey), réalisée auprès de personnes âgées de 2 mois à 90 ans, ont montré une prévalence de 6 allergènes, obtenus à l’aide d’un test cutané, de 2,5 à 5,5 fois plus élevée lors de l’étude NHANES III (1988 à 1994) comparativement à l’étude NHANES II (1976 à 1980)6. 

La saison des allergies est longue et les causes sont variées 

Nous avons tendance à penser que les allergies sont un phénomène printanier, mais elles peuvent survenir à peu près à n’importe quel temps de l’année en raison des différents allergènes qui surgissent avec les variations de température et la direction des vents tout au long de l’année (Figure 1)7.

Figure 1 : Caractère saisonnier de la plus forte production de pollens des arbres, graminées et mauvaises herbes dans chaque province canadienne.

Figure 1: Seasonality of peak pollen production for trees, grass and weeds by province across Canada.

(Source : Quantum Allergy Canada). 

Au printemps, le pollen des arbres prédomine. Il est petit, léger et abondant et peut se propager sur de grandes distances par les vents du printemps, ce qui peut expliquer le taux élevé de personnes souffrant d’allergies au printemps (Figure 2)8,9. La saison des allergies commence tôt en Colombie-Britannique et atteint un pic de la mi-mars à la mi-juin10,11. Les jours d’été chauds et secs sont synonymes de taux élevés de pollens des graminées tandis que les pollens de mauvaises herbes sont davantage présents à l’automne, avec la saison de pollinisation de l’herbe à poux allant de la mi-août au premier gel10,11. Et l’hiver, les spores de moisissures aéroportés peuvent continuer de déclencher des allergies10,11. De plus, certaines allergies sont plus saisonnières, souvent causées par les allergènes d’intérieur tels que les squames d’animaux, les acariens, les coquerelles et les moisissures10,11.

Figure 2 : Caractère saisonnier de la haute période des allergies selon la gravité (représentée en pourcentage des personnes souffrant d’allergies). Le point culminant au printemps et le niveau le plus bas à l’automne sont largement causés par une forte progression du taux des symptômes allergiques graves.

Figure 2: Seasonality of peak allergy suffering by severity of percent of people suffering. The large peak in spring and minor peak in fall are driven largely by increases in rate of severe suffering.

(Source : Meltzer et coll. 2017).

Les démangeaisons oculaires sont un problème significatif!

Les démangeaisons oculaires ne sont pas le symptôme le plus fréquent chez les personnes souffrant du rhume des foins, mais se veut l’un des plus incommodants. Lors d’une étude portant spécifiquement sur les démangeaisons oculaires, Stull a constaté que les démangeaisons oculaires chroniques étaient un symptôme courant affectant 29,5 % des patients de l’étude12. Lors d’une autre étude auprès de plus de 2 700 personnes aux États-Unis, alors que les symptômes nasaux étaient les plus courants, les démangeaisons des yeux étaient le deuxième symptôme sur la liste des symptômes les plus gênants – presque 7 sujets sur 10 (68 %) ont affirmé que ce symptôme était gênant ou extrêmement gênant13. Dans le cadre de l’enquête canadienne par Keith, les patients ont déclaré que le picotement et le larmoiement des yeux étaient dans les cinq principaux symptômes les plus gênants2. Blaiss et ses collègues ont passé en revue la littérature traitant des conséquences des allergies nasales et oculaires, et ont remarqué que les symptômes modérés à graves étaient associés à des chances plus élevées d’avoir un score négatif de qualité de vie (Figure 3). Les symptômes oculaires, en particulier, étaient associés à plus de difficultés, et les démangeaisons oculaires à une hausse significative du risque de résultats médiocres, particulièrement parmi le groupe d’adolescents14.

Figure 3 : Association entre les symptômes modérés à graves de rhinite allergique saisonnière et le faible score au questionnaire portant sur la rhinoconjonctivite/qualité de vie chez les adolescents et les adultes. Les rapports de cotes ont été calculés par rapport à l’absence de symptômes ou à la présence uniquement de légers symptômes. Les symptômes modérés à graves ont été définis comme un score moyen de symptôme individuel de 2 ou plus durant 3 jours ; une piètre qualité de vie a été définie comme une qualité de vie rhinoconjonctivite. 

Figure 3: Association between moderate to severe seasonal allergic rhinitis symptoms and poor Rhinoconjunctivitis Quality of Life Questionnaire score in adolescents and adults. Odds ratios were calculated versus the absence of symptoms or presence of mild symptoms only. Moderate to severe symptoms were defined as a mean individual symptom score of 2 or higher during 3 days; poor QOL was defined as a Rhinoconjunctivitis Quality of Life.

(Source : Blaiss et coll., 2018).

 

Les démangeaisons oculaires étaient aussi le premier symptôme signalé et incitant les patients à chercher de l’aide auprès d’un professionnel de la santé (Figure 4)13. Cette étude révèle que non seulement les optométristes et les ophtalmologistes ont indiqué que la principale raison des visites était les démangeaisons oculaires, mais aussi les pédiatres, le personnel infirmier praticien spécialisé et les adjoints ou adjointes au médecin. Cela met en lumière l’opportunité que présente l’interaction entre les professionnels de la vue et ces autres professionnels de la santé de manière à s’assurer qu’ils soient bien informés sur la capacité des professionnels de la vue à servir les patients dans le domaine des allergies oculaires. Bielory, chercheur renommé des allergies oculaires, a déclaré que la prévalence des allergies oculaires est clairement sous-évaluée et que celles-ci ont été sous-diagnostiquées et sous-traitées. Il affirma également que les symptômes oculaires associés aux affections oculaires allergiques les plus courantes, notamment la conjonctivite allergique saisonnière et chronique, sont DEUX FOIS plus susceptibles d’affecter les personnes souffrant d’allergies que les symptômes nasaux à eux seuls13.

Figure 4 : Problèmes oculaires signalés par 7 différents types de professionnels de la santé comme étant la principale raison incitant une visite médicale liée aux allergies.  

Figure 4: Ocular issues reported by 7 different types health care professionals (HCPs) as the primary reason for a medical visit related to allergies.

(Source : Bielory et coll., 2014).

Les allergies rendent la vie difficile

Les conséquences liées aux allergies ont été étudiées en profondeur dans plusieurs pays. Au Canada, 72 % des patients ont indiqué que, durant la saison des allergies, leurs symptômes allergiques avaient un impact négatif sur leurs activités quotidiennes. Un quart à près de la moitié de plus de 3 000 patients allergiques interrogés ont indiqué ressentir de la fatigue, des maux de tête, une mauvaise concentration et une diminution de la productivité2. En 2008, la Joint Task Force on Practice Parameters for Allergy and Immunology a affirmé que « la rhinite allergique était une cause significative de morbidité généralisée, des coûts liés aux traitements médicaux, de diminution de la productivité au travail et de pertes de jours d’école » et que « les symptômes pouvaient affecter de façon significative la qualité de vie des patients et être associés à des problèmes tels que la fatigue, les maux de tête, une déficience cognitive et un manque de sommeil15. » 

Les patients sont insatisfaits des solutions actuelles  

Les professionnels de la santé présument habituellement que les patients respectent toutes les recommandations et les prescriptions, et que le traitement recommandé est efficace, à moins d’avis contraire. Cependant, dans le cadre d’une étude canadienne de Keith et coll., plus de 60 % des patients ont indiqué que leurs symptômes étaient plutôt mal ou pas du tout contrôlés par leur régime thérapeutique (Figure 5), pourtant seulement 23 % ont affirmé avoir consulté un professionnel de la santé pour la prise en charge de leur allergie au cours de la dernière année2.

Figure 5 : Niveau de contrôle des symptômes tel que signalé par les patients qui suivent différents traitements antiallergiques sur ordonnance ou en vente libre.

Figure 5: Level of control of symptoms as reported by patients used various prescribed and OTC allergy treatments.

(Source : Keith 2012).

Si nous examinons notamment les porteurs de lentilles cornéennes, la maladie oculaire allergique a été associée à des interruptions de port des lentilles cornéennes à la suite des modèles saisonniers et régionaux attendus – avec une prévalence plus marquée au printemps, à l’été et à l’automne, et dans les régions du centre, du Sud-Est et de l’Ouest/Nord-Ouest des États-Unis16,17. Lors d’une recherche commandée par Johnson & Johnson Vision en 2015, on estimait à 40 % le nombre de consommateurs américains souffrant d’allergies oculaires, et plus d’un tiers d’entre eux portaient des lentilles cornéennes18. Une enquête ethnographique par technologie mobile a été commandée en 2018 et menée auprès de 150 porteurs de lentilles cornéennes souffrant d’allergies aux États-Unis et au Japon durant la saison des allergies printanières. L’objectif de cette enquête était de documenter l’expérience quotidienne d’un porteur de lentilles cornéennes durant la saison des allergies, et de mieux comprendre l’impact pour le patient des « mauvais jours » causés par les allergies. Les sujets devaient d’abord répondre à un court sondage sur eux-mêmes, faire un suivi quotidien pendant 2 semaines puis répondre de manière approfondie à 5 sondages en une seule journée, durant la saison des allergies. Presque 80 % des patients ont indiqué que porter des lentilles cornéennes étaient plus inconfortables durant la saison des allergies printanières, et que les allergies perturbaient leurs activités quotidiennes. Fait étonnant, 99 % des personnes souffrant d’allergies oculaires ont ressenti des démangeaisons oculaires presque tout le temps ou la plupart du temps qu’ils avaient des symptômes. Un traitement courant pour soulager les démangeaisons oculaires étaient les gouttes pour les yeux, mais plus de 50 % du temps, les porteurs trouvaient qu’appliquer des gouttes pour les yeux perturbait leur routine quotidienne. Et 8 porteurs sur 10 étaient frustrés que les allergies perturbent le port des lentilles cornéennes (Figure 6)18.

Figure 6 : Impact des allergies sur les porteurs de lentilles cornéennes.

Figure 6: Impact of allergies on contact lens wearers.

Une communication proactive est primordiale

Un thème récurrent en médecine et en matière de soins aux patients est la nécessité d’une communication constante, claire et fréquente avec les patients au sujet de leur problème de santé. En ce qui concerne la prise en charge des allergies, les points de communication suivants sont impératifs :
 
  • Interrogez les patients sur les symptômes d’allergies potentiels à chacune de leurs visites – peu importe le temps de l’année ou les comptes polliniques dominants
    • Passez en revue les questionnaires fournis en clinique sur les symptômes allergiques
  • Posez des questions du genre « Avez-vous déjà »
    • Avez-vous déjà souffert de démangeaisons oculaires?
    • Avez-vous déjà eu des allergies ou un rhume des foins?
    • Avez-vous déjà pris des médicaments (en vente libre ou sur ordonnance) contre les allergies?
    • Avez-vous déjà oublié ou décidé de ne pas prendre vos médicaments contre les allergies?
    • Avez-vous déjà constaté que votre médicament à une prise par jour ne dure pas toute la journée?
  • Surveillez les comptes polliniques et de moisissures dans votre région?
    • Informez les patients sur les évènements/les saisons polliniques à venir
  • Restez au courant des traitements d’appoint
    • Allez dîner avec un allergologue ou un pharmacien!
  • Expliquez clairement les traitements offerts, y compris les attentes relativement au délai d’action, à la durée d’action et sa définition ainsi qu’aux chances de succès
    • Assurez-vous que les patients savent comment suivre le traitement correctement
  • Menez des campagnes sur les médias sociaux tout au long de l’année
    • Éduquez les gens sur les allergies
    • Informez les patients (et autres professionnels de la santé) de votre expertise

1. Bielory L. Ocular Allergy Overview. Immunol Allergy Clin North Am 2008;28:1–23.

2. Keith PK, Desrosiers M, Laister T, Schellenberg RR, Waserman S. The burden of allergic rhinitis (AR) in Canada: perspectives of physicians and patients. Allergy Asthma Clin Immunol 2012;8:7.

3. Klossek JM, Annesi-Maesano I, Pribil C, Didier A. The Burden Associated with Ocular Symptoms in Allergic Rhinitis. Int Arch Allergy Immunol 2012;158:411–7.

4. Klossek JM, Annesi-Maesano I, Pribil C, Didier A. The Burden Associated with Ocular Symptoms in Allergic Rhinitis. Int Arch Allergy Immunol 2012;158:411–7.

5. Williams DC, Edney G, Maiden B, Smith PK. Recognition of allergic conjunctivitis in patients with allergic rhinitis. World Allergy Organ J 2013;6:1–3.

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13. Bielory L, Skoner DP, Blaiss MS, Leatherman B, Dykewicz MS, Smith N, Ortiz G, Hadley JA, Walstein N, Craig TJ, Allen-Ramey F. Ocular and nasal allergy symptom burden in America: The Allergies, Immunotherapy, and RhinoconjunctivitiS (AIRS) surveys. Allergy Asthma Proc 2014;35:211–8.

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18. Données internes de JJV, 2019. Allergie oculaire aux États-Unis et au Canada – Examen des principales observations.

© Soins de la vision Johnson & Johnson, division de Johnson & Johnson inc. 2022

PP2021AVT4120